“La peur de l’insignifiance” – publication de linogravure / published linoleum cut – Psychologies Magazine, Paris.

“La peur de l’insignifiance”, un livre de Carlo Strenger, critique de Elsa Godar – une linogravure, commande de “Psychologies Magazine”, Paris, septembre 2013.

“The fear of insignificance” by Carlo Strenger, book review critic by Elsa Godart. – a linocut/illustration commissioned by “Psychologies Magazine”, Paris, September 2013

La peur de l’insignifiance / The fear of insignificance – linogravure / linoleum cut

“Dans un monde où l’image est essentielle, le regard des autres prédominant, où la reconnaissance passe par les réseaux sociaux et s’évalue en nombre de pages Google, notre crainte la plus grande est de tomber dans « l’insignifiance ». Être insignifiant, si l’on en croit le dictionnaire, c’est être « sans importance », « sans valeur », « sans caractère ». C’est ne presque plus exister. Mais ce n’est pas tout, car au sens littéral le mot renvoie à l’idée plus profonde de ne « rien signifier » ou encore de perdre le « sens ». C’est cette idée forte que défend Carlo Strenger, dans ce livre détonnant. Le philosophe et psychanalyste explique notamment que l’ « homo globalis » (cette catégorie de gens dont l’identité se définit à travers leur rapport avec l’info-divertissement) a perdu la signification et l’orientation de sa vie, prisonnier d’une époque où les technologies, la mondialisation et la vitesse de l’information, les campagnes de marketing et l’illusion d’une célébrité facile dominent. Le célèbre slogan « Just do it » , sorti en 2008, en est l’illustration parfaite : « tout est possible et deux choses sont désirables, la célébrité et la richesse ». Contre ces mirages de la contemporanéité, l’auteur propose un retour à l’existentialisme (par le biais de la psychologie existentielle expérimentale (PEE)) en réhabilitant une culture fondée sur la raison : je suis ce que je fais, je suis libre de choisir.” Carlo Strenger, Belfond, 336 p., 20, 50 €.

” In a world where image is essential, the way other see you is predominant, where recognition through social networks and assesses itself on the number of Google pages, our greatest fear is to fall into “insignificance.” To be insignificant, if we are to believe the dictionary is to be “unimportant”, “worthless”, “no character.” This is hardly exist anymore. But that’s not all, because the word literally refers to the deeper idea of not “meaning anything” or losing the “signification.” It is this strong belief that defends Carlo Strenger in this explosive book. The philosopher and psychoanalyst particular explains that “homo globalized” (this category of people whose identity is defined through their relationship with the info-entretainment) has lost the meaning and direction of his life, prisoner of an era when technology, globalization and the speed of information, marketing campaigns and the illusion of easy celebrity dominates. The famous slogan “Just do it”, released in 2008, is a perfect example: “everything is possible and two things are desirable, fame and wealth.” Against these mirages of contemporaneity, the author proposes a return to existentialism (through experimental existential psychology (EEP)) rehabilitating a culture based on the reason: I am what I do, I am free to choose. Carlo Strenger, Belfond, 336 p., 20, 50 €.