__________________________________________________________________________________________________________________________
Une gravure sur linoleum, commande de Harper’s magazine – New York – parution en Janvier 2011.
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
__________________________________________________________________________________________________________________________
Une illustration d’ un texte de Mark Slouka
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
Passage traduit de l’anglais:
«… Mon père devait se rendre le soir au clapier afin de s’occuper des lapins et, le vendredi soir, en tuer un pour le dîner. C ‘etait une corvée assez courante en ces temps là, mais il détestait le faire. Il s’attachait a eux, leur donnait des noms, agonisait sans fin. Souvent, il pleurait, tirant sur leurs oreilles, incapable d’en choisir un ou, ayant choisi, de le frapper avec le bâton. Parfois, il vomisait. La moitié du temps il ferait un gâchis de toute façon, les frappant trop bas ou trop haut si bien qu’ils se débattaient en donnant des coup de pattes à tel point qu’il devait les déposer sur le sol et refaire à nouveau. Pourtant, c’etait la tache des garçons, qu’il le veuille ou non, c’est dire qu’il faisait ce qu’on attendait de lui. “__________________________________________________________________________________________________________________________
Photographies d’executions : taille et impression
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
__________________________________________________________________________________________________________________________
Deux gravures complementaires [ non publiées ]
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
“… la norme exige son dû. Ainsi il s’en allait, après l’inévitable scène, les chuchotements, les larmes, traînant dans le chemin terreux sous le verger, émergents dix minutes plus tard tenant le lapin dans ses bras au lieu de par les pieds, inconsolable, pleurant, apprenant la haine de soi… mais invisible. Les voisins etaient habitués à ses droleries. “
“… La famille de mon père cachait un homme dans le clapier. Mon grand-père, qui avait combattu dans la légion en Italie en 1917, avait construit un faux mur en arrière , créant un espace de deux mètres de long par un demi-mètre de large. Il n’y avait pas de lumière. On ne pouvait pas rester debout. L’homme, dont mon père n’a jamais su le nom , mais qui pouvait avoir été Milos Werfel, celui qui a été capturé peu après et envoyé à Terezin où il fut tué au printemps suivant, est resté durant neuf jours. “
__________________________________________________________________________________________________________________________
– Textes copyright of Harper’s Magazine 2010-11.
– Gravures sur linoleum, photographies, textes copyright Raymond Verdaguer, 2010.
2 Comments
Alain · November 23, 2010 at 01:02
Le texte est très émouvant, et les gravures le renforcent, bel ensemble.
Alain · November 23, 2010 at 01:02
The text is very moving, and strengthens the engravings, beautiful set.
Comments are closed.